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Quelle belle surprise cette semaine ! Une collègue du Usui Reiki Ryōhō m’a partagé la piste d’un article passionnant signé par le chercheur Justin B. Stein.
Vous pouvez consulter la publication originale ici et la traduction plus bas : Publication Facebook de Justin B. Stein - Reiki Research
Publication Facebook de Justin B. Stein traduite par Isabel S. Churchill :
"Découverte majeure sur le Reiki en provenance de Taïwan cette semaine ! Un collègue chercheur en histoire du Reiki, Min Wang, a découvert une série de documents concernant Usui-sensei datant de 1904 dans les archives nationales numériques de Taïwan, dont un écrit de la main même d’Usui (voir les deux premières images jointes). L’écriture est un peu difficile à lire, mais Wang a eu la gentillesse de transcrire les documents et d’en parler sur son site web.
Le moment de cette découverte, au milieu du récent tumulte autour de Yokoi Tokio — né en partie de la frustration des chercheurs face au manque de récits contemporains de ou par Usui-sensei — est assez surprenant, mais c’est ainsi que les choses se passent parfois ! Ci-dessous, je résume certaines des découvertes de Wang et j’ajoute quelques réflexions personnelles. Les documents que Wang a trouvés proviennent d’un dossier sur Usui Mikao, créé lorsqu’il fut embauché en août 1904 (peu avant son 39ᵉ anniversaire) comme membre d’un comité chargé d’enquêter sur les coutumes traditionnelles taïwanaises (臨時台湾旧慣調査会) sous l’autorité du Bureau des affaires civiles (民政局 Minseikyoku) du gouvernement colonial japonais. C’est le premier document historique primaire corroborant le récit oral (transmis par l’Usui Reiki Ryōhō Gakkai) selon lequel Usui-sensei aurait travaillé pour l’homme d’État japonais Gotō Shinpei, car Gotō était alors administrateur civil en chef de Taïwan et aurait donc été le supérieur direct d’Usui. Cela en soi aurait déjà été très intéressant, mais le dossier contenait également le CV manuscrit d’Usui ! Il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit de l’une des découvertes les plus importantes des quelque 30 années de recherche historique sur la vie d’Usui. De nombreux éléments de ce CV confirment et approfondissent notre compréhension de points figurant dans les récits biographiques tirés de la pierre commémorative d’Usui, de Hawayo Takata, et du document Reiki Ryōhō no Shiori (décrit plus bas). La signature et le style d’écriture du CV correspondent aux exemplaires connus des Cinq Préceptes (Gokai) écrits de la main d’Usui et remis aux membres de l’Usui Reiki Ryōhō Gakkai (voir les troisième et quatrième images jointes — merci à Olaf Böhm pour l’autorisation de partager l’image des Gokai issue de sa collection).
Pour une traduction directe des documents, consultez la page de Min Wang, mais voici ci-dessous la fusion des sections concernant l’éducation et la carrière d’Usui, avec toutes les dates et son âge en style occidental. Toutes les notes entre crochets sont des commentaires (non présents dans l’original) :
Comme on le voit, ce document enrichit considérablement notre connaissance de la vie d’Usui-sensei avant la fondation de l’Usui Reiki Ryōhō. C’est donc une découverte très opportune, au vu des récentes interrogations portant précisément sur ce point .Plusieurs éléments de ce CV confirment les récits que nous possédons déjà. Par exemple, la pierre commémorative sur sa tombe au temple Saihō-ji mentionne : « Jeune, il étudiait ardemment et surpassa ses pairs. En vieillissant, il voyagea en Occident et étudia en Chine… Il aimait la lecture : histoire, biographies, textes médicaux, Écritures bouddhiques et chrétiennes. Il était versé dans tous les arts, y compris la psychologie… » Le CV d’Usui confirme qu’il avait étudié le chinois classique, la psychologie avec un pionnier de cette discipline au Japon et aux États-Unis, et qu’il avait même été autorisé (semble-t-il) à sauter la première année de droit en raison du niveau de ses études antérieures. Il est possible que sa période à Taïwan, consacrée à la recherche sur les coutumes locales pour le gouvernement colonial japonais, corresponde à l’époque d’études « en Chine » mentionnée sur la pierre. Le texte Reiki Ryōhō no Shiori (1974), attribué à l’Usui Reiki Ryōhō Gakkai, déclare que « Usui Mikao étudia ardemment dans sa jeunesse, incluant plusieurs séjours d’études à l’étranger en Occident. Il acquit également diverses expériences de vie professionnelle : fonctionnaire, employé de société, journaliste, missionnaire, enseignant [ou aumônier, le terme 教誨 peut signifier les deux] et homme d’affaires. » Encore une fois, le CV corrobore la plupart de ces détails, bien qu’il ne mentionne qu’une période d’études à l’étranger et rien sur un poste de journaliste. Quant au rôle de missionnaire (布教師), souvent sujet à interprétation, le fait qu’il ait aidé une société missionnaire chrétienne américaine à fonder des écoles à Tokyo apporte un éclairage concret sur cette mention. Enfin, bien que cela ne corresponde pas parfaitement, le CV fait écho à certains aspects des récits d’Hawayo Takata. On a souvent souligné sa déclaration selon laquelle Usui aurait été « directeur de l’Université Doshisha à Kyoto », issue d’un enregistrement bien connu de son récit des origines du Reiki. Mais il est intéressant de noter que Takata adaptait souvent ses histoires selon le jour et le public (son élève-maître Shinobu Saito disait ne jamais l’avoir entendue raconter deux fois la même histoire). Dans les livres de Helen Haberly (qui possédait d’autres enregistrements aujourd’hui perdus) et de Fran Brown (autre élève-maître de Takata), il est simplement dit qu’Usui était « le directeur d’une école chrétienne pour garçons à Kyoto » (Haberly 1990 : 2) ou « le directeur d’une école chrétienne pour garçons au Japon » (Brown 1992 : 46). Le fait que le CV manuscrit d’Usui indique qu’il fut fondateur et directeur d’une école missionnaire à Tokyo (à Fukagawa, considéré alors comme un quartier pauvre) apporte un éclairage historique solide au récit que Takata avait entendu de son maître vers 1935 et qu’elle embellit environ quarante ans plus tard. Chaque découverte ouvre de nouvelles pistes de recherche. J’ai déjà passé du temps cette semaine à chercher quelle institution était cette « American Hocking/Hawking School » où Usui semble avoir étudié la psychologie et la philosophie entre 1895 et 1896. Étant donné qu’il a ensuite trouvé un emploi à San Francisco, il se peut que cette école ait été située à proximité. J’ai également découvert que la Women’s Foreign Missionary Society de l’Église méthodiste épiscopale possédait des écoles de jour à Fukagawa et Asakusa, les deux quartiers où Usui dit avoir travaillé pour une société missionnaire américaine. Les rapports annuels de cette société, numérisés, couvrant 1897 à 1903, ne contiennent rien de particulièrement probant pour le confirmer davantage. On y apprend toutefois que le budget annuel alloué à l’école de Fukagawa en 1900-01 et 1901-02 était de 400 USD, et qu’Usui disait recevoir un salaire annuel de 300 USD. Le même rapport précise : « Les écoles de jour de Tokyo… sont situées dans les quartiers les plus délaissés de la ville ; leurs enseignantes chrétiennes dévouées sont des lumières brillant dans les ténèbres, apportant la lumière de la Vérité à beaucoup. » (Thirty-Second Annual Report, Women’s Foreign Missionary Society, Methodist Episcopal Church, 1900–1901, pp. 109, 165.) Peut-être qu’une archive au Japon contiendra un jour une mention directe d’Usui. Mais nous savons maintenant beaucoup plus qu’avant, et pour cela je suis profondément reconnaissant envers Min Wang et ses collaborateurs Umi Chien et Yu Hsuan, qui ont aidé dans ces recherches. Aujourd’hui même, Wang a publié un autre document découvert par Umi, suggérant qu’Usui serait resté au moins quatre ans à Taïwan. J’attends avec impatience les autres découvertes que ces documents taïwanais pourraient révéler sur la vie d’Usui-sensei avant la fondation de son Reiki Ryōhō, ainsi que les nouvelles pistes de recherche qu’ils ouvrent." Justin B. Stein Mon interprétation
Il est vrai que nous vivons à une époque où l’information véritable semble parfois se dissoudre dans le bruit ambiant. Ce genre de découverte peut naturellement éveiller du scepticisme quant à son authenticité. Cependant, j’ose croire que ces chercheurs ont mené leur travail avec rigueur et intégrité, et qu’ils continuent leurs recherches afin de vérifier et confirmer la validité de ces documents.
Cela dit, je vous invite à ne pas diffuser ces informations comme une vérité absolue, mais plutôt à les partager comme une curiosité historique, une piste de réflexion intéressante. Prenez toujours le temps de discerner par vous-même ce que cela évoque et signifie pour vous.Pour ma part, je suis sincèrement enthousiaste de constater la présence d’études en psychologie dans cette découverte, car cela me semble représenter une évolution naturelle vers le Reiki. Comme vous le savez peut-être, j’ai moi-même étudié la psychologie — je suis psychothérapeute — et mon parcours s’est transformé au fil du temps : d’abord centré sur la guérison énergétique et thérapeutique, il a progressivement intégré une dimension ésotérique, puis spirituelle. Il ne serait donc pas surprenant que Usui Mikao ait suivi un chemin similaire, et que, comme chacun de nous, sa pratique et ses enseignements aient évolué au fil de son propre cheminement intérieur. Ce qui me touche particulièrement dans cette découverte, c’est la reliance subtile qu’elle crée entre le Reiki de l’Est et celui de l’Ouest. Depuis des décennies, ces deux approches semblent parfois se regarder à distance : l’une profondément enracinée dans la voie spirituelle japonaise, centrée sur la présence, la méditation et le raffinement intérieur ; l’autre plus occidentale et thérapeutique, orientée vers le soin, la guérison et le toucher énergétique. Or, si Usui Mikao s’intéressait déjà à la psychologie, une discipline qui explore les profondeurs de l’esprit humain, cela jette un pont naturel entre ces deux visions. Peut-être qu’en réalité, le Reiki n’a jamais été divisé, mais simplement perçu à travers des portes différentes, selon les besoins et la culture de chaque époque. Et aujourd’hui, grâce à ces découvertes, nous pouvons réunifier ces aspects, l’esprit et la matière, l’introspection et la transmission, la sagesse de l’Est et la pratique vivante de l’Ouest, pour retrouver l’essence même du Reiki : l’union du cœur et de la conscience. Isabel S. Churchill [email protected] www.monuniversoi.com
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Isabel S. Churchillest enseignante et praticienne avec UniverSoi. Catégories
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Octobre 2025
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