L’espace entre les choses
Le premier jour s’est déroulé comme une brume douce sur un lac calme — subtil, apaisant, rempli de révélations silencieuses. Frans ne nous a pas demandé d’aller chercher à l’extérieur, mais de nous souvenir de l’espace déjà présent en nous. Cela m’a rappelé la physique quantique, cette idée fascinante que, entre chaque particule, entre chaque atome, il n’y a pas du vide, mais de l’espace — vivant, vibrant de potentiel. Le Reiki touche cet espace. Il est cet espace. Celui entre les pensées, entre les respirations, entre deux battements de cœur. Et dans cette vastitude intérieure, je suis revenue à mon Hara — ce centre profond de l’être, ce lieu de silence et de stabilité dans le bas-ventre, où l’énergie se rassemble et circule. Frans nous a guidés, encore et encore, vers cet espace. Non pas par l’intellect, mais par la présence. Par l’incarnation. Il ne s’agissait pas d’imaginer, mais d’ÊTRE. Ancrée. Enracinée. Vivante. Chez moi. Lorsque j’ai plongé ma conscience dans mon Hara, j’ai senti le bruit se dissoudre, le mental s’apaiser. C’était comme si la Terre elle-même venait à ma rencontre. Il n’y avait rien à faire — seulement reposer dans ce centre, et Être. Je suis entrée dans une salle remplie de visages inconnus, et pourtant je me suis tout de suite sentie à ma place. Frans a tenu l’espace d’une manière à la fois ancrée et infinie — comme un arbre aux racines profondes et aux branches larges. Cela m’a permis d’être simplement moi. Sans masque. Sans effort. Je n’avais rien à prouver. Dès le premier jour, j’ai su que j’étais arrivée. Chez moi dans mon corps. Chez moi parmi le groupe. Chez moi en moi-même. La danse de l’Esprit Le deuxième jour a été une expansion. Comme si l’espace en moi devenait plus familier, plus vivant. Mon Esprit a commencé à se mouvoir librement — je pouvais le sentir danser dans la pièce, circulant avec joie et légèreté. C’était magnifique. Nous avons chanté ensemble, encore et encore, laissant le son nous porter au-delà de la forme. Chaque vibration devenait un pont — tissé entre le visible et l’invisible, entre le moi et le tout. Cela m’a ramenée à mon chemin chamanique, à cette façon dont le tambour parle au corps, dont la voix devient prière. Je ne chantais plus en tant que moi, je chantais depuis un espace plus vaste. Ce jour-là, Frans a partagé l’image de l’arc et de la flèche — une métaphore parfaite du chemin du Reiki. On vise avec clarté et présence, mais pour atteindre la cible, il faut lâcher prise. Il y a un effort… puis un abandon. Une concentration… puis une confiance. Cette image a touché quelque chose de profond en moi. J’ai vu combien ma pratique, et ma vie, sont une invitation constante à relâcher, tout en restant fidèle à la direction. Nous avons aussi exploré le troisième symbole — souvent traduit comme notre « nature originelle ». En chantant son mantra, j’ai senti un basculement subtil en moi. Comme un voile qui se levait. Le mouvement d’énergie est devenu une danse, et cette danseuse, c’était moi — non pas la personnalité, mais l’essence en-dessous. Je n’essayais pas de danser… j’étais la danse. Le souffle de l’Esprit en mouvement. Pour la première fois, le Reiki est devenu pour moi une danse sacrée. Un rythme de silence et de mouvement, une mélodie silencieuse du souffle et de la présence. Ce n’était pas quelque chose que je faisais, mais quelque chose que je retrouvais. Ce jour-là, je me suis rencontrée à nouveau — non pas en mots ou en étiquettes, mais en énergie, en vibration. Et j’ai aimé ce que j’ai trouvé. Le retour à la présence Le troisième jour a été un retour — à mes outils, à ma pratique, à ma Lumière. Un retour à ce qui a toujours été là, tranquillement en attente d’être retrouvé. Cette journée a été remplie d’invitations à m’adoucir — dans l’inconfort, dans les sensations, dans la vérité. Mon corps m’a parlé dans sa propre langue, à travers des tensions, des douleurs subtiles, une lourdeur que je portais depuis plus longtemps que je ne le savais. Par moments, des émotions sont montées, comme des vagues attendant la bonne marée pour se libérer. Je me suis laissée ressentir. Non pas avec résistance, mais avec présence. Chaque souffle était un pas de plus vers le lâcher-prise. Des souvenirs ont émergé, des énergies anciennes vacillant comme des lanternes dans la brume — douleur, fatigue, inconfort. Mais au lieu de m’y accrocher comme avant, je les ai laissées me traverser. Le Reiki a créé les conditions pour une reddition douce. Je n’avais plus besoin de résister. Je me suis souvenue des pratiques qui avaient toujours été là — le souffle, les mains, l’attention, la confiance. Des outils non pas pour réparer, mais pour rencontrer ce qui est. Je me suis souvenue que la guérison ne réside pas dans le faire, mais dans l’apaisement suffisant pour que la sagesse intérieure puisse parler. Et à travers tout cela, je me suis sentie portée. Non seulement par la structure du cours ou la présence de l’enseignant, mais par quelque chose de plus grand — la force tranquille d’un champ partagé, l’énergie du groupe, la clarté de l’intention, le Un que nous avons toujours été. Il y avait une grande tendresse dans ce souvenir. Aucune urgence. Aucun drame. Juste une lumière douce et constante revenant éclairer les zones d’ombre. J’avais l’impression de me vider — non pas d’un manque, mais pour faire de la place. De la place pour la joie. Pour la vérité. Pour la danse. Pour celle que je suis maintenant. Je ne suis pas repartie plus légère parce que tout était réglé — je suis repartie plus légère parce que j’ai arrêté de tout porter seule. Je suis repartie plus légère parce que je me suis souvenue que je suis Lumière. Se souvenir Cette formation a été plus qu’une expérience — c’était une offrande. Une pause sacrée dans le rythme de la vie. Une offrande à mon âme, à mon essence, une invitation silencieuse à revenir chez moi. C’était un rappel doux et constant que rien ne manque. Que tout ce que je cherche est déjà là — en moi, autour de moi, entre nous tous. Le Reiki s’est révélé non pas comme une technique à maîtriser, mais comme une manière d’être. Une façon d’avancer dans le monde avec grâce, avec présence, avec dévotion à l’invisible. Il est simplicité, mais jamais l'absence. Subtil, mais jamais insignifiant. À l’image des traditions japonaises, où chaque geste — qu’il s’agisse de la pluie, du thé qu’on verse, ou du balai qu’on passe — porte un sens, une leçon silencieuse, cette formation m’a rappelé la puissance qui réside dans le délicat, l’intentionnel, l’ordinaire sacré. Le Reiki, pour moi, est désormais une danse. Une danse avec l’espace entre les choses — entre la pensée et le silence, entre la respiration et l’immobilité. Une danse avec les fils invisibles qui m’ont toujours tissée à la Terre, aux autres, à la Source. Une danse avec moi-même. Avec la Vie. Avec la Lumière. Et dans cette danse, je me souviens de ce qui a toujours été là, de ce qui n’a jamais été perdu — seulement en attente d’être retrouvé. Dans cette danse, je me souviens de qui je suis.
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Isabel S. Churchillest enseignante et praticienne avec UniverSoi. Catégories
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Avril 2025
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